Farès, une carrière acrobatique

Par 
Aude
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17/1/2024

Le parcours de Farès Lazali sort de l’ordinaire. Après un passage en équipe nationale de roller acrobatique, une carrière au Club Med et comme agent immobilier, il a rejoint Skello pour superviser les équipes commerciales.




Quand on le croise par hasard, au détour d’un étage ou dans l’ascenseur, Farès a toujours ce même gimmick, cette même intonation bienveillante. Une tape sur l’épaule et un “Tu vas bien ?” prononcé avec sincérité et empathie. 

Le jour où on le rencontre en salle Marc L’Avoine, Farès est détendu. Il s’installe, observe le décor. Autour de lui, des jarres remplies de céréales, des épis de maïs en hauteur sur des étagères, des couronnes de lierres accrochées au plafond. “On est bien là pour parler de moi, hein ?”, dit-il en riant. Les jambes écartées, un peu affaissé, habillé d’une chemise bleue entrouverte. “Faut pas se fier à mon style. J’ai tout sauf la gueule du commercial. D’ailleurs, je m’en fous du style ou de la tête des gens. Moi, ce qui m’intéresse, c’est l’histoire, c’est l’humain qu’il y a derrière.” Pas de langue de bois avec Farès. 

Derrière son franc-parler, Farès dégage une profonde gentillesse et beaucoup de maturité. Il donne le sentiment de quelqu’un qui a connu plusieurs vies. “Ma carrière est jalonnée d'expériences et de rencontres. J’ai toujours fonctionné à l’instinct. Ce mot a dicté ma vie.” Quand on lui demande de mettre un mot sur cette carrière, il répond d’emblée : “Totalement improbable". 

Du roller acrobatique au poste de commercial 

La carrière de Farès commence en 2004 au Club Méditerranée. Il se retrouve envoyé dans des hôtels aux quatre coins du monde comme Gentil Organisateur. “J’étais le gars qui faisait le pitre pour divertir les clients en vacances. Celui qui se déguise et qui dit des conneries dans un micro devant la piscine.” 

Au fil de ses sept années dans le groupe, il évolue de postes en postes et devient successivement animateur pour enfants, barman, responsable de l’animation... “Puis, un jour, je reçois un coup de fil.” Un directeur d’agence de Century 21 le rappelle. Cet homme, il l'avait rencontré au Club Med et lui avait donné des conseils d’excursions à faire avec sa femme et ses enfants. “À ce moment-là, je suis GO et le type m’invite à passer des entretiens à Paris.” Farès s’envole pour Paris et est retenu. Il lâche son job au Club Med et devient commercial. “Improbable, encore une fois. Je passe du short de bain-lunettes de soleil au costume-cravate”. L’aventure dans l’immobilier dure un an. Malheureusement, ce poste d’agent immobilier ne lui convient pas. “Une question de fit, ou de moment peut-être. Juste, je ne me sentais pas à ma place.” Les deux hommes se quittent en bons termes.

Nouvelle pause dans son parcours. Farès renoue avec un vieux plaisir de jeunesse : le roller acrobatique. “Quand j’étais jeune, j’avais intégré l’équipe de France de roller donc j’ai capitalisé là-dessus. Avec une bande de copains, ils se réunissent le week-end et se produisent dans des spectacles de rue à Paris. On réalisait des shows de dingues près de Notre-Dame-de-Paris avec des dizaines de touristes.” Ce retour aux sources dure quelques mois. Jusqu’au jour où sa femme lui annonce qu’elle est mutée à New York. 

Pour continuer à lui rendre visite régulièrement, Farès se remet en tête de trouver un “vrai boulot”. Il postule à des centaines d’offres d’emploi et c’est en 2012 qu’il entre chez MeilleursAgents.com. Comme commercial d’abord mais très vite, il gravit les échelons et devient manager. “Quatre ans à cravacher dur mais à apprendre. J’ai tout vécu. L’implosion de mon équipe, la reconstruction de zéro, la pression des dirigeants... Un burn-out et des centaines de commissions plus tard, aujourd’hui, je suis fier de pouvoir dire que j’ai eu la longévité la plus grande de cette boîte en tant que manager”, se souvient-il en riant. 

Musiques brésiliennes et soirée en famille

Aujourd’hui chez Skello, Farès occupe le poste de Head of BDR - SDR. Il supervise une équipe d’une vingtaine de commerciaux. Auprès d’eux, il distille ses techniques de vente, les bonnes pratiques du métier et ses conseils avisés. Mais surtout son expérience acquise au fil des années. “Pour moi, un bon vendeur, c’est quelqu’un à l’écoute de l’autre.” 

Animé par une volonté de pédagogue, il fait tout pour que ses équipes ne reproduisent pas les mêmes erreurs que lui. Une montée en compétences qui commence par gommer tout éventuel syndrome de l’imposteur. “J’ai trop souvent vécu avec ce syndrome dans ma carrière et je sais combien il peut être destructeur. Ce que je dis, c’est que si vous avez été recruté, c’est qu’on croit en vous.” 

À chaque réussite, il garde la tête sur les épaules. L’expérience, là encore. “Les succès passent par ceux de mes équipes. Ce que je veux, c’est qu’ils soient fiers d’eux. Le reste, je m’en moque.” 

Et surtout, apprendre à déconnecter. Une fois chez lui en proche banlieue, il s’interdit de travailler et profite de sa femme et de son fils en bas âge. Il lit des livres ou écoute de la musique brésilienne. Flavia Coelho, en particulier. “Une fois chez soi, il faut oublier le boulot. Sinon, on ne s’en sort pas.” 

L’heure a tourné. L’entretien touche à sa fin. Farès jette un œil sur son téléphone. “Allez, merci d’avoir écouté mes conneries.” Il se lève. Et surtout, passe une bonne journée.” Une tape dans l’épaule et puis s’en va.

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