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La fin du diplôme comme critère de recrutement ?

Par 
Clélia
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11/10/2023

Dis-moi les études que tu as faites, je te dirai qui tu es. Alors que les diplômes ont durant de nombreuses années été considérés comme l’élément phare d’un CV, ceux-ci tendent à perdre de la valeur aux yeux des recruteurs.

Pendant longtemps, chaque secteur a eu ses écoles privilégiées. Des formations dont les noms faisaient office de sésame et garantissaient à eux seuls, la valeur d’un candidat. Il pouvait s’agir de Sciences Po ou l’ENA pour certains corps de métiers, HEC pour d’autres, Vatel, Ferrandi ou l’Institut Bocuse pour l’hôtellerie-restauration.

Mais le recrutement n’est pas épargné par l’évolution des mentalités et les clichés accrochés aux diplômes ont fini par céder (ou presque), sous l’essor des candidats autodidactes, remplaçant les diplômes par une motivation hors-norme, ou la recherche de nouvelles compétences.

L’expérience fait la valeur

L’hôtellerie-restauration est un milieu à part, où de nombreux établissements valorisent davantage les expériences professionnelles aux études. Pour beaucoup de professionnels, ces lignes aux CV et noms d’établissements réputés ont plus de valeur que des années passées à l’école, jugées parfois trop théoriques et éloignées des réalités professionnelles.

Le diplôme a ainsi perdu de la valeur dans les grilles de recrutement des équipes RH, n’hésitant plus à se tourner vers des profils atypiques, pouvant représenter une opportunité pour l’entreprise.

Ces profils non-conventionnels sont l’occasion d’apporter un souffle nouveau à l’établissement, permettant de sortir d’une vision trop académique.

Le digital a par ailleurs facilité la formation et la montée en compétences de profils autodidactes, ne disposant pas de diplôme mais d’autant de maîtrise technique que les élèves issus des formations traditionnelles.

L’univers de l’hôtellerie-restauration est rempli d’exemples d’autodidactes partis de rien et arrivés au sommet, comme les chefs Anne-Sophie Pic, Guy Savoy ou Michel Bras.

L’hôtellerie-restauration n’est pas le seul secteur à progressivement délaisser les diplômes puisque le constat est partagé dans la plupart des univers professionnels où les services RH favorisent davantage les stages, apprentissages, projets extra-scolaires, dénotant de la motivation d’un candidat.

L’ère des “soft skills”

En 2018, le site Glassdoor publiait une liste d’entreprises ayant cessé de prendre en compte les diplômes de l’enseignement supérieur obtenus par les candidats. Ce listing comportait à la fois des géants américains tels qu’Apple, IBM ou Google.

IBM a été l’une des premières entreprises à délaisser les diplômes, valorisant le fait qu’environ 15% de ses collaborateurs recrutés en 2018 n’avaient pas obtenu de diplôme universitaire. Ginni Rometty, le CEO d’IBM déclarait d’ailleurs que “l’apprentissage sur le tas” offrait des expériences biens plus riches que les diplômes.

En ce sens, de nombreux employeurs se focalisent davantage sur les “qualités comportementales”, autrement appelées “soft skills”. Dans l’étude réalisée par Pôle Emploi en 2018, 60% des employeurs français jugent ces compétences “plus importantes que les compétences physiques”.

Alors, que contient exactement cette dénomination de “soft skills” ? Il s’agit par exemple de la capacité d’adaptation d’un collaborateur, de sa capacité à s’organiser ou à faire preuve d’autonomie.

Une bonne nouvelle pour ceux qui n’ont pas suivi tous les cours mais qui ont tout de même compris la leçon. Le profil du parfait élève, très académique, a en revanche un peu plus de soucis à se faire !

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