Hôtellerie

L'activité des hôteliers en confinement - éclairage de Grape Hospitality.

Par 
Clélia
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28/11/2023

Nous avons discuté de la stratégie des hôtels Grape Hospitality avec Olivier Thomas, Directeur Délégué France Sud et Sud Ouest. Olivier manage 6 hôtels et utilise Skello dans l'entièreté de ses établissements, comme toutes les structures du groupe.

Il nous parle des perspectives de l'hôtellerie en France à horizon fin 2021 et 2024 !


- Vous êtes Directeur Délégué de 6 hôtels pour le Groupe Hospitality. De quelle partie de la France s'agit-il ?

Je suis Directeur Délégué France Sud et Sud Ouest, de Toulouse jusqu'à Marseille. Je gère en effet 6 hôtels mais 7 structures vu que l'un des établissements, l'hôtel Ibis sur Narbonne, comprend un restaurant d’enseigne La Boucherie. En termes de masse salariale, si l'on reprend l'exemple du Pullman, on peut atteindre à 70 bulletins de salaires à gérer par mois dont une quarantaine fixe. Sur les autres hôtels, le personnel est un moins important.


- Skello est donc installé dans l'entièreté de vos hôtels ?

Oui, tout le groupe Grape Hospitality fonctionne avec vous pour la gestion des plannings. Depuis 2018, nous avons basculé de la sous-traitance qu'Accor nous proposait (que l'on a utilisé pendant à peu près un an et demi). Je ne me souviens plus de la date exacte mais on utilise Skello depuis deux ans maintenant : Skello fait partie des meubles aujourd'hui !


- Les problématiques de création de plannings nombreux et de visibilité sur le personnel étaient donc déjà présentes chez vous ?

Quand nous avions des hôtels filiales du groupe Accor, le fonctionnement de la gestion prévisionnelle de l'activité était déjà existant. Le fait d'être accompagné dans notre gestion RH a donc toujours été de mise, car on ne peut pas le faire tout seul ! Mais c'est l'outil que nous avons choisi qui va changer le fonctionnement. Pour Grape Hospitality, si on se réfère à la période pré-covid, on est à 1500 salariés fixes en France, sans oublier les CDD, les intérimaires, les extras... On arrive rapidement à 2000 ou 2500 bulletins par mois.


- Qui s'occupe justement de toute cette partie planification ? Une personne référente sur chaque hôtel ?

Il y a l’avant et l’après covid, mais aussi pendant ! En temps normal, dans la majorité des gros hôtels, il y a beaucoup de niveaux intermédiaires. Prenons l'exemple du Pullman Toulouse : nous avons un chef de service. Chacun remplit ses propres plannings prévisionnels et après, le directeur fait une vérification. Si on est sur une structure plus petite, l'adjoint du directeur ou même le directeur va prendre directement la responsabilité des plannings.

- Ce que vous gagnez grâce à Skello, concrètement ?

La rapidité avec laquelle je peux voir l'ensemble de l'activité de mes établissements, c'est très utile. Je peux savoir le nombre d'heures travaillées dans chacun de mes hôtels.

Objectivement, le fait que Skello soit facile dans son fonctionnement nous permet d'alléger la difficulté des contraintes liées à la réglementation sociale en France, où 2 ou 3 points sont un peu techniques.

Pour moi qui doit diriger à distance, ça me fait gagner en fluidité : l'outil est dans son temps et on peut donc envoyer les plannings par téléphone, vérifier différents éléments du planning sur différentes plateformes. J'ai un contrôle instantané sur beaucoup d'aspects de mes établissements, sans avoir besoin de joindre les responsables de chaque établissement.


- Et avec le covid et les restrictions, où trouvez-vous le bénéfice dans Skello ?

Nous continuons d'exploiter l'ensemble des fonctionnalités auxquelles nous avons accès. En ce moment, il y a pas mal de nouveautés qui sortent et on est justement en train de réfléchir à ce que l'on pourrait mettre en place. Si aujourd'hui nous sommes dans la recherche des heures travaillées ou chômées sur chaque établissement, c'est le genre de données qu'on continue à aller chercher sur Skello !

La visualisation des plannings peut aussi nous servir pour retracer quel employé était avec qui et à quel moment. Cela peut être utile pour retracer des cas contacts de covid, par exemple.


- Qu'en est-il de l'activité du secteur hôtelier depuis le 1er confinement ? Et sur votre groupe particulièrement ?

Si je me réfère au Pullman, par exemple, qui est dans une zone aéroportuaire internationale à côté du siège d'airbus, je peux dire qu'on est très impactés. Dans d'autres hôtels, comme ceux de Marseille et Narbonne, un petit peu moins puisque nous avons eu une saison, principalement concentrée sur les mois de juillet-août. Soyons objectifs, même pour ces hôtels- là qui ont bénéficié d'une population franco-française touristique, ça ne va pas changer la donne. La déroute finale reste la même et ça ne rattrape pas toutes les pertes.

En ce moment, on observe une tendance qui change du premier confinement : beaucoup plus d'hôtels sont restés ouverts, car il se sont rendus compte qu'en étant totalement fermés, coûte très cher. Cependant, il y a un deuxième effet dont on se rend compte actuellement : étant donné que tous les hôtels ont décidé de rester ouverts,. En effet, il y a très peu de business mais nous sommes très nombreux à nous le partager. En se partageant ce business restant, on va probablement assister à une vague de fermeture importante en France.


- Quelle est donc votre perspective vis-à-vis de l’avenir de l’hôtellerie  ?

Les perspectives, honnêtement, sont assez pessimistes. La bonne nouvelle est que l'arrivée d'un vaccin se fait de plus en plus réelle et à une échelle de temps qui est envisageable, mi 2021. L'aspect positif de cela est que quand les beaux jours réapparaîtront, et que la crise sanitaire sera en veille / sommeil ou derrière nous, on retrouvera une clientèle loisir française importante. Comme en cet été 2020. On a la chance d'avoir un marché domestique assez fort. 

La problématique de beaucoup d'hôtels résidera dans l'absence de la clientèle d'affaires, et notamment internationale. Pour eux, le retour à la normale est imaginé beaucoup plus long terme : on parle de 2024, avec le retour d'un transport aérien normal. Ca nous paraît très loin. Un congrès, je pense que ce n'est pas demain qu'on va le revivre. Ici se trouve donc le sujet principal : les infrastructures dans les grandes villes sont liées à ce type de clientèle et ces hôteliers là vont être mis en difficultés pendant encore plusieurs années.

🎬 Découvrez notre interview avec Sébastien Bize, Directeur Pôle Sud-Ouest Hôtel le Burdigala et Vice-Président de l’UMIH 33

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