Restauration

Période d'essai : mode d'emploi en restauration.

Par 
Minéa
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11/10/2023

La période d’essai, souvent perçue comme avantageuse pour l’employeur, est en fait un moyen pratique de donner une chance aux deux parties de s’assurer de leur future (bonne) collaboration. Il s’agit d’une période durant laquelle les deux parties vont évaluer les compétences et le bien-être et décider ensuite s’ils continuent la collaboration. Tant que la période d’essai n’est pas validée, la prise de fonctions est encore en phase de “test”. Selon les secteurs, les règles autour de la durée et de la rupture d’une période d’essai varient. Les conditions changeront également selon la nature de votre contrat : CDD ou CDI. Qu’en est-il du secteur HCR ?


🚦 Période d’essai et convention collective HCR

À noter, depuis la loi du travail en 2008, les durées de période d’essai qui étaient précisées par la convention collective IDCC 1979 ne sont plus applicables. Les entreprises de cette industrie doivent se référer à la loi.


La période d’essai, une non obligation


La période d’essai n’est pas obligatoire. Toutefois, si elle est inscrite dans le contrat ou la lettre d’engagement, le salarié et l’employeur doivent la respecter. Dans beaucoup de secteurs, bien qu’elle ne soit pas obligatoire, elle est très rarement absente. En effet, elle est un bon moyen d’évaluer les compétences d’un salarié et de minimiser le risque de déception suite à une embauche. 


En restauration et en hôtellerie, il sera peut-être un peu plus fréquent d’éviter la période d’essai, de façon à pouvoir s’assurer de garder l’employé un peu plus longtemps. Certains postes ne nécessitent pas de formations continues et il est donc plutôt facile de trouver des employés l’ayant déjà fait et étant donc 100% opérationnels. 


Durées des périodes d’essai selon les contrats 


Comme précisé au dessus, les durées auparavant instaurées par la convention collective HCR ont été substituées par celles du code du travail. Ainsi, elles sont plus longues qu’elles ne l’étaient auparavant. 

Faisons donc le tour des règles par type de contrats :


1/ Période d’essai & CDI


👉 En tant qu'employé :

  • Niveau I échelon 1 : 1 mois (pas de renouvellement possible)
  • Autres employés : 1 mois avec possibilité de renouveler une fois

👉 En tant qu’agent de maîtrise : 2 mois avec possibilité de renouveler une fois

👉 En tant que cadre : 3 mois avec possibilité de renouveler une fois

👉 En tant que cadre supérieur : durée fixée par accord entre l'employeur et le salarié


💡 À noter : cette période d’essai est renouvelable une fois, et elle ne dépassera jamais (renouvellement inclus) les 8 mois pour les cadres, 6 mois pour les agents et techniciens et 4 mois pour les employés et les ouvriers.


Au même titre que la période d’essai première doit être indiquée sur le contrat ou la lettre d’engagement, un renouvellement de cette période doit aussi y être mentionné s’il est prévu à l’avance. Si l’employeur décide de le mettre en place après le début de la prise des fonctions du salarié - donc pendant la première période d’essai -, cela devra être marqué et signé à l’écrit.


2/ Période d’essai & CDD


Dans le cas d’un CDD en HCR :


👉 Si c’est un CDD inférieur à 6 mois : la période est calculé à un jour par semaine (dans la limite de deux semaines)

👉 Si c’est  un CDD de plus de 6 mois, nous retiendrons qu’elle ne peut excéder 1 mois.


💡 À noter : pour compter la période d’essai, nous démarrerons toujours au premier jour de travail du salarié et terminerons son dernier jour à minuit. Ceci n’est pas négociable ! Quelle que soit la façon dont est décomptée la période d’essai, il faudra compter de manière calendaire et compter ainsi les jours de la semaine, sans éliminer les jours fériés et les jours de repos.


Rupture d’une période d’essai


Le salarié et l’employeur sont tous les deux libres de rompre une période d’essai ou son renouvellement. C’est bien là l’intérêt de la période d’essai : elle n’entraîne pas les mêmes conséquences et justifications qu’un licenciement; La personne peut se séparer de l’employé ou l’employé peut décider de partir, avec un délai de prévenance minimum défini, sans avoir forcément à justifier de son motif de rupture. 

En général, la nouvelle sera formalisée via un document écrit : une lettre recommandée avec accusé de réception. L’employeur pourra ensuite transmettre au salarié son solde de tout compte afin qu’il puisse quitter l’entreprise en règle et être payé pour les journées de travail effectuées.


De combien est ce délai de prévenance minimum en HCR ?


On fait le tour des différentes possibilités, selon le nombre de temps travaillé par le salarié dans l’entreprise, si l’employeur souhaite rompre la période d’essai :


👉 Temps de travail inférieur à 8 jours : 24 heures de prévenance

👉 Temps de travail entre 8 jours et 1 mois : 48 heures de prévenance

👉 Temps de travail entre 1 mois et 3 mois : 2 semaines de prévenance

👉 Temps de travail de plus de 3 mois : 1 mois de prévenance 


💡 À noter : si les délais de prévenance ne sont pas respectés, il y aura une indemnité de compensation à verser. 


Si le salarié veut rompre sa période d’essai, les délais seront les suivants :


👉 Temps de travail inférieur à 8 jours : 24 heures de prévenance

👉 Temps de travail supérieur à 8 jours : 48 heures de prévenance


En bref : la période d’essai, bien que non obligatoire, est un bon moyen d’évaluer les compétences de votre salarié pendant une période déterminée. Toutefois, il faudra respecter les règles en vigueur et ne pas en abuser, au risque d’avoir des indemnités compensatrices.

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