Gérer les plannings de vos équipes n’est pas une mince affaire, vous le savez. Même si cette gestion devient de plus en plus facile, gérer les horaires de nuit en hôtellerie, café et restauration est souvent un casse-tête. Attention aux règles spécifiques qui s’appliquent à cette pratique !
Avant de parler des spécificités des horaires de nuit, des règles à respecter et des pièges à éviter, commençons d’abord par bien comprendre à quoi nous faisons référence ici. Vous l’avez deviné, il ne suffit pas qu’il fasse nuit pour qu’un salarié pratique le travail de nuit… ce serait trop simple.
Non, le travail de nuit est défini et encadré par la loi et une législation précise impose des règles à respecter pour les employeurs en HCR.
Dans les faits, le travail est par nature censé se passer de jour. Sinon, c’est considéré comme une situation exceptionnelle. Le travail de nuit est donc une pratique certes courante en HCR, mais considérée juridiquement comme inhabituelle.
De ce fait, des compensations et des avantages y sont liés. Enfin, tout dépend des conventions… et la convention collective de restauration n’est pas la plus avantageuse financièrement pour les travailleurs de nuit.
Officiellement, le travail de nuit en HCR démarre à 22 heures et se termine à 7 heures. Cependant, tout collaborateur ayant travaillé au moins 7 heures d’affilée entre les deux n’est pas un travailleur de nuit. 3 conditions à connaître pour définir si votre salarié est un travailleur de nuit :
En général, le travail de nuit offre une rémunération plus avantageuse pour les collaborateurs se pliant aux horaires nocturnes. Cela est valable pour pratiquement l’ensemble des secteurs d’activité… sauf l’hôtellerie-café-restauration. Normal, puisque ces professionnels sont censées travailler en permanence, ou presque !
En effet, les accords collectifs, accords de branche et accords d’entreprises prévoient des taux de majoration des heures de nuit spécifiques.
La convention collective HCR pour sa part précise que le travail de nuit n’ouvre pas droit à cette majoration des horaires nocturnes. Toutefois, elle attribue un repos compensateur de 2 jours de congés supplémentaires par an (pour les collaborateurs en horaires de nuit à temps plein). Pour les autres, le repos compensatoire est calculé au trimestre civil : 1% de par heure de travail effectuée de nuit.
Le taux horaire du travail de nuit est ainsi identique aux heures de jour pour les professionnels de l’hôtellerie-café-restauration.
Attention toutefois, un petite précision s’impose : il faut travailler au moins à deux reprises hebdomadaires sur un créneau horaire de nuit pendant trois heures minimum.
Notez également que vous êtes dans l’obligation d’accorder un repos compensateur de 11 heures d’affilée minimum à la suite d’une nuit de travail à vos employés. Rien ne vous empêche de vous montrer plus généreux si vous souhaitez des collaborateurs frais, épanouis et en pleine forme !
Vous ne pouvez imposer le travail de nuit sur plus de 8 heures consécutives ou 40 heures par semaine. Une dérogation par accord de branche peut cependant autoriser les durées allant jusqu’à 12 heures de travail de nuit à la suite et 44 heures par semaine au maximum.
Concernant les moins de 18 ans, vous pouvez demander une dérogation à l’inspection du travail pour qu’ils travaillent jusqu’à 23h30 au plus tard.
Vous devez alors obligatoirement lui accorder un temps de repos de 12 heures minimum avant le shift suivant.
En restauration rapide, les règles des horaires de nuit sont différentes. Effectivement, tout salarié (travailleur de nuit ou non) bénéficie d’un repos compensateur de 2% par heure travaillée de nuit. Les heures entre minuit et 2h sont par ailleurs majorées de 10% et celles entre 2h et 6h, de 25% !
Voilà, vous avez toutes les cartes en main pour ne plus commettre d’erreur sur les horaires de nuit.