Restauration

Comment ouvrir un restaurant ?

Par 
Carole
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8
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13/2/2023

Vous envisagez d'ouvrir votre restaurant, mais vous ne savez pas par où commencer ? Dans cet article, vous trouverez les informations essentielles pour lancer votre activité en toute quiétude.

Créer une entreprise n’est pas une mince affaire. Cela requiert un réel investissement, tant humain que financier. Retrouvez nos conseils et astuces pour savoir comment ouvrir un restaurant.


Définir le concept du restaurant à ouvrir



La première étape pour ouvrir un restaurant consiste à élaborer un concept innovant et original. À ce stade, vous devez définir tout ce qui caractérisera votre établissement :



  • Quel mode de restauration aimeriez-vous mettre en place ? Plusieurs options s'offrent à vous, allant du restaurant traditionnel au restaurant ambulant en passant par le restaurant virtuel, la restauration rapide (pizzerias, sandwicheries, friteries) ou la restauration collective.
  • Quel type de cuisine allez-vous préparer (cuisine européenne, américaine, exotique, gastronomique, moléculaire) ? Prenez le temps d'imaginer vos premières propositions (spécialités, menus et formules).
  • Qui est votre public cible (familles, salariés en pause déjeuner, couples d'amoureux, consommateurs de la génération Y, membres de la génération Z, etc.) ?
  • Quel type de services souhaitez-vous proposer à vos futurs consommateurs ? Service à table pour les clients qui ont du temps ou service à emporter (Click & Collect) pour les plus pressés.
  • Quelle ambiance (rétro, rustique, vintage, chic) voulez-vous créer dans votre restaurant ?


Les réponses à ces questions vous permettront de créer une identité visuelle unique pour marquer les esprits et vous distinguer de vos concurrents.


Réaliser le business plan du restaurant


Une fois le concept déterminé, vous devez établir un business plan, autrement appelé plan d’affaires. Cette feuille de route permettra à votre interlocuteur (banquier, investisseur) de prendre conscience du potentiel, du sérieux et de la viabilité de votre projet. Autant dire qu'il s'agit d'une étape clé dans votre parcours de restaurateur.


Chaque projet étant unique, il n'existe pas de modèle de business plan universel. En revanche, il y a des éléments communs et essentiels à intégrer lors de sa rédaction. Ce document écrit devra contenir a minima :


  • L'executive summary (ou résumé opérationnel) qui met en lumière les points capitaux de votre projet ;
  • La présentation du ou des porteur(s) du projet, leurs diplômes, leurs compétences et leurs expériences ;
  • La présentation des produits ou des services proposés ;
  • Les données basées sur l'étude de marché (clients potentiels, fournisseurs, concurrents existants) ;
  • La stratégie commerciale choisie ;
  • Les prévisions financières : composées de divers tableaux, dont le compte de résultat prévisionnel, le bilan prévisionnel, le plan de financement, le budget de trésorerie, les indicateurs financiers importants (capacité d’autofinancement, taux d’endettement, taux de rentabilité) ;
  • Les étapes de déploiement du projet ;
  • Une anticipation du retour sur investissement.


Bon à savoir : il existe plusieurs types d’organismes qui peuvent vous accompagner dans l'élaboration de votre business plan ; les plus connues étant les chambres consulaires (Chambre de Commerce et d’Industrie, Chambre des Métiers et de l’Artisanat) et les associations d’accompagnement de créateurs (Réseau Initiative France, Réseau Entreprendre).


Choisir le statut juridique du restaurant


Lors de la création de votre restaurant, vous aurez le choix entre différents statuts juridiques : SARL (Société à Responsabilité Limitée), SAS (Société par Actions Simplifiées), EI (Entreprise Individuelle), EURL (Entreprise Unipersonnelle à Responsabilité Limitée) ou SASU (Société par Actions Simplifiée Unipersonnelle).


Vous souhaitez ouvrir un restaurant à plusieurs associés ? Les statuts juridiques les plus appropriés sont ceux de la SARL et de la SAS. Le plus souvent, les restaurateurs font le choix de créer leur restaurant sous forme de SARL. La responsabilité des associés est limitée aux montants de leurs apports dans ce type de société. Autrement dit, les créanciers ne peuvent saisir que les biens de la société et n'ont pas accès aux biens personnels des associés. Cependant, ce statut juridique est très encadré par la loi. Le Code de Commerce fixe ses règles de fonctionnement, ce qui laisse peu de marge de manœuvre aux associés pour façonner une entreprise « sur mesure ».



Contrairement à la SARL, la SAS offre une liberté contractuelle. Les membres fondateurs peuvent définir le mode de direction de leur société (nomination de directeurs généraux ou autres organes de direction optionnelle) et déterminer les conditions d'entrée et de sortie des associés (clause d'exclusion d'un associé, clause d'agrément de cession d'actions, etc.). Cette forme juridique convient à la création d'une chaîne de restaurants.


Vous préférez ouvrir et gérer votre restaurant seul ? Dans ce cas, vous pouvez exercer votre activité sous forme d'entreprise individuelle. Ce statut juridique présente l'avantage d'être peu formel. Concrètement, il n'est pas nécessaire de déposer un capital social ni de rédiger des statuts. En outre, les démarches de constitution sont simplifiées. Pour créer votre entreprise individuelle, il vous suffit de constituer un dossier et de le déposer auprès du Centre de Formalités des Entreprises (CFE). Ce dernier se chargera, après réception du dossier, d’envoyer les pièces justificatives à l’URSSAF (Union de Recouvrement des cotisations de Sécurité Sociale et d'Allocations Familiales) et aux services des impôts des entreprises. Ce statut juridique est adapté aux projets de restauration rapide ou à emporter.


Une autre solution pour vous mettre à votre compte consiste à créer une EURL ou une SASU. Les différences entre ces deux sociétés reposent sur la souplesse de fonctionnement ; l’EURL étant la forme unipersonnelle de la SARL et la SASU la forme unipersonnelle de la SAS.


Il faut savoir qu’il n'existe pas, à proprement parler, de statut juridique idéal pour ouvrir un restaurant. Tout dépend de l’ampleur de votre projet, de vos attentes et de vos besoins en la matière. N'hésitez pas à solliciter l'aide d'un expert-comptable ou d'un avocat qui se chargera de simplifier les formalités de création de votre entreprise.


Choisir l'emplacement du restaurant


La localisation géographique de votre restaurant est primordiale. De cet emplacement vont dépendre le développement de votre notoriété et l’atteinte de vos objectifs de rentabilité. C'est pourquoi il est recommandé de porter une attention particulière à certains points.


Le quartier  


En fonction de votre cible, vous devez privilégier certaines zones urbaines plutôt que d'autres. Par exemple, si vous visez une clientèle de professionnels, il est intéressant d’implanter votre restaurant à proximité d’un parc de bureaux ou dans un quartier d’affaires. A contrario, si vous cherchez à attirer une clientèle d'étudiants, un emplacement près d'un campus universitaire représente une excellente option. Une fois votre zone géographique de prédilection définie, vous pourrez vous assurer qu'elle est suffisamment attrayante pour vos futurs clients. Pour ce faire, vous pouvez inspecter les lieux durant la journée ainsi que la nuit, en semaine et durant le week-end.


La visibilité 


Pour mettre toutes les chances de votre côté, optez pour un local bénéficiant d'une visibilité suffisante. Notez que les angles de rue sont des emplacements particulièrement attractifs pour les restaurateurs.


L’accessibilité 


Pensez à votre consommateur cible et à la façon dont il pourra accéder à votre commerce (présence de transports en commun, de parkings publics, d'aires de stationnement privées).


Les structures complémentaires à proximité 


Les offices du tourisme locaux et les hôtels peuvent, par le biais d'un partenariat stratégique, contribuer à attirer les clients vers votre restaurant.


Effectuer les démarches administratives


Ouvrir un restaurant implique l’exécution de nombreuses formalités administratives. Voici les principales démarches à suivre :



  • Établir les statuts de l'entreprise par acte notarié ou sous seing privé ;
  • Immatriculer la société au Registre du Commerce et des Sociétés (RCS) ;
  • Publier un avis de constitution dans un journal d'annonces légales dans le département du siège social ;
  • Créer un compte bancaire professionnel pour pouvoir réaliser le dépôt du capital social de l’entreprise ;
  • Choisir un commissaire aux apports si les associés apportent des biens autres que de l'argent ;
  • Effectuer une demande d'ouverture de restaurant à la mairie de la commune d'implantation de celui-ci, au moins 15 jours avant la date d'ouverture.


Par ailleurs, vous devez également penser à :


  • Réaliser les démarches liées à la location en bail commercial si vous choisissez de louer un local ;
  • Souscrire à une assurance professionnelle (assurance RC pro, assurance multirisque professionnelle) ;
  • Choisir les bons outils pour gérer votre restaurant en toute sérénité (outil de gestion de planning du personnel, logiciel de caisse, terminal de paiement, etc.).


Suivre les formations obligatoires pour l'ouverture de son restaurant


Certaines formations spécifiques doivent être suivies avant l’ouverture de votre enseigne.


Pour vendre de l'alcool dans votre restaurant, vous devez préalablement suivre une formation afin d'obtenir un permis d'exploitation. Ce stage obligatoire dure 20 heures (réparties sur deux jours et demi) pour les nouveaux exploitants et de 6 heures pour les personnes disposant de plus de 10 ans d’expérience dans l’exploitation d’un débit de boissons. La formation vise à sensibiliser les exploitants à la lutte contre les boissons alcoolisées, la protection des mineurs et les différents risques liés à la consommation d'alcool (ivresse sur la voie publique, nuisance sonore et autres troubles à l'ordre public). Le permis d’exploitation obtenu en fin de formation est valable 10 ans. Au-delà de cette période, il est nécessaire d'effectuer une formation de six heures pour renouveler le permis.


Permis de vente de boissons alcooliques la nuit


Tout restaurateur souhaitant vendre des boissons alcoolisées, entre 22 heures et 8 heures, doit suivre une formation spécifique dénommée PVBAN (Permis de vente de boissons alcooliques la nuit). Ce stage se fait en une journée et dure 7 heures. Il permet de responsabiliser les futurs exploitants aux dispositions légales liées à la vente d'alcool sur des horaires de nuit. Tout comme le permis d’exploitation, la licence PVBAN est accordée pour une durée de 10 ans. Passé ce délai, il faut la renouveler via un programme de mise à jour des connaissances.


La formation aux bonnes pratiques d'hygiène des personnes manipulant les denrées alimentaires


Depuis le 1er octobre 2012, les établissements de restauration commerciale doivent disposer d’une personne ayant bénéficié d’une formation à l’hygiène et à la sécurité alimentaire, aussi connue sous l’appellation formation HACCP. Ce stage, d'une durée de 14 heures, permet d'acquérir les bases et les prérequis indispensables en matière de sécurité alimentaire. Le certificat obtenu au cours de cette formation devra être présenté à l’inspecteur en cas de contrôle.


Bon à savoir : le non-respect de cette obligation peut engendrer un avertissement, un procès-verbal, et dans le pire des cas, la fermeture de l'établissement si la santé des consommateurs est mise en danger.

Découvrez de manière plus détaillée en quoi consiste les normes HACCP en cuisine.

Prévoir un plan marketing pour annoncer l'ouverture du restaurant


Pour réussir l’opération d’ouverture de votre restaurant, vous devez mettre en place une stratégie marketing. Cela peut aller d’une simple communication hors-ligne (distribution de flyers dans la rue ou dans les boîtes aux lettres, présence d'un panneau publicitaire devant votre restaurant, publicités dans les journaux locaux), à la mise en place d'actions promotionnelles numériques (communication sur les réseaux sociaux, création d'une page Google My Business, optimisation des profils de votre restaurant sur les portails spécialisés comme LaFourchette et TripAdvisor) en passant par la participation à divers événements (festivals, temps forts et fêtes locales).


Se renseigner sur les aides disponibles pour ouvrir un restaurant


Les dispositifs de soutien à la création de restaurants sont nombreux. Vous trouverez ci-dessous une liste non exhaustive des aides auxquelles vous pourrez prétendre :



  • L’Aide aux Créateurs et Repreneurs d'Entreprise (ACRE) : cette aide à la création d'entreprise prend la forme d'une exonération partielle ou totale des charges sociales (assurance maladie, maternité, invalidité, décès, retraite de base, vieillesse, allocations familiales) pendant un an. Elle peut être cumulée avec d’autres aides financières comme le NACRE.
  • Le Nouvel Accompagnement pour les Créateurs et Repreneurs d’Entreprise (NACRE) : ce dispositif s'adresse aux jeunes de 18 à 25 ans, aux salariés repreneurs de leur entreprise en difficulté ainsi qu’aux bénéficiaires de minima sociaux. Il consiste en un accompagnement au démarrage et au développement du restaurant (aide au montage du projet, appui pour le financement du projet, appui au développement de l’entreprise) pouvant durer jusqu'à 3 ans.
  • L'Aide à la Reprise ou à la Création d’Entreprise (ARCE) : cette aide attribuée par Pôle emploi permet de recevoir ses allocations chômage sous forme de capital. Son montant est de 45 % du reliquat des droits aux allocations chômage restant dus au jour de la création d'entreprise (somme à laquelle une participation de 3 % est déduite au titre du financement des retraites complémentaires).
  • Le prêt d’honneur : il s'adresse à toute personne portant un projet de création d'entreprise, quelle que soit sa situation sociale ou professionnelle. La particularité de ce prêt réside dans le fait qu'il est octroyé sans garantie ni caution personnelle. Il s'agit, en effet, d'un crédit à taux zéro. Son montant se situe généralement entre 3 000 € et 50 000 €.
  • Les aides régionales diverses (subvention, bourse d'initiative, chèque conseil, chèque numérique, etc.) : renseignez-vous auprès de votre région pour connaître tous les dispositifs en vigueur.


Vous savez à présent comment ouvrir un restaurant ! Il ne vous reste plus qu'à concrétiser votre projet.

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