En 2025, plus de 6,5 millions de contrats de travail sont signés chaque trimestre en France (source : DARES, Q2 2025). Face à cette réalité massive du marché de l'emploi, la rédaction d'un contrat conforme n'a jamais été aussi cruciale pour les employeurs. Entre nouveautés législatives européennes, sanctions renforcées pouvant atteindre 3 750€ par salarié, et évolution constante du cadre juridique, maîtriser les règles de rédaction d'un contrat de travail est devenu indispensable.
Un contrat de travail est un engagement qui lie un employeur et un employé lors d’une embauche. C’est lui qui fixe toutes les dispositions légales que les deux parties doivent respecter : travail à effectuer, rémunération, durée de travail… Sa rédaction est une étape très importante. Nous faisons le point.
Rédaction du contrat de travail
À quoi sert-il ?
Le contrat de travail est régi par les articles L.1211-1 et suivants du Code du travail. C’est ce document qui va définir les obligations entre l’employeur et le salarié. Un contrat de travail impose, en effet, que trois conditions principales soient appliquées, à savoir :
- l’exécution d’un travail par le salarié pour le compte de son employeur ;
- le versement d’une rémunération au salarié, en contrepartie du travail accompli ;
- le lien de subordination par lequel le salarié se place sous la directive de son employeur.
Est-il obligatoire ?
ATTENTION : Évolution majeure en 2025
Depuis janvier 2025, la directive européenne (UE) 2019/1152 sur la transparence des conditions de travail a renforcé les obligations d'information en France. Désormais, même pour un CDI à temps plein, l'employeur doit remettre au salarié un document écrit précisant les conditions d'emploi essentielles dans les 7 jours suivant l'embauche.
Bien que le Code du travail français maintienne théoriquement la possibilité d'un CDI oral à temps plein, nous recommandons très fortement la rédaction systématique d'un contrat écrit pour :
- Respecter les exigences européennes en matière de transparence
- Prévenir tout litige ultérieur entre les parties
- Sécuriser juridiquement la relation de travail
Dans ce cas, l'employeur doit également remettre au salarié une copie de la Déclaration préalable à l'embauche (DPAE).
Tous les autres types de contrats de travail doivent obligatoirement être conclus par écrit. Il s'agit du CDI à temps partiel, du CDD, du contrat de travail intermittent ou saisonnier, du contrat de travail temporaire, du contrat d'apprentissage…
Nouveautés 2025 : ce qui change pour le contrat de travail
En 2025, plusieurs évolutions législatives et réglementaires impactent directement la rédaction des contrats de travail en France. Voici ce que vous devez absolument savoir :
Directive européenne sur la transparence
Depuis janvier 2025, la directive européenne (UE) 2019/1152 renforce les obligations d'information des salariés. Les employeurs doivent désormais fournir, dans les 7 jours suivant l'embauche, un document écrit précisant les conditions d'emploi essentielles, y compris pour les CDI à temps plein qui n'étaient jusqu'alors soumis à aucune obligation d'écrit.
Sanctions renforcées
Les contrôles de l'inspection du travail se sont intensifiés en 2025. L'absence de contrat écrit obligatoire peut entraîner une amende administrative allant jusqu'à 3 750€ par salarié concerné. En cas de récidive, le montant peut être doublé, atteignant 7 500€.
Mentions obligatoires enrichies
Les contrats doivent maintenant mentionner explicitement :
- La durée et les modalités précises de la période d'essai
- Les conditions de télétravail (si applicable)
- L'organisme de prévoyance collective obligatoire
- Le dispositif de formation professionnelle accessible
- Les modalités de renouvellement pour les CDD
Avant 2025 :
- CDI temps plein oral possible
- Sanctions limitées
- Mentions minimales
Depuis 2025 :
- Document écrit obligatoire sous 7 jours
- Amendes jusqu'à 3 750€/salarié
- Mentions enrichies (télétravail, prévoyance…)
Que doit contenir un contrat de travail ?
Le CDI
La rédaction d'un CDI est libre. C'est-à-dire qu'aucune mention ou clause n'est obligatoire. Excepté si la convention collective en prévoit. Cependant, dans la pratique, il est d'usage de mentionner les éléments suivants pour rédiger un CDI :
- l'identité de l'employé et la dénomination de l'entreprise ;
- la nature du contrat ;
- les attributions du salarié ;
- le lieu de travail ;
- la durée et les horaires de travail ;
- la date de début de la prise de fonction ;
- la rémunération (salaire et primes) ;
- les congés payés ;
- la durée de la période d'essai.
-
Le CDD
Contrairement au CDI, un contrat de travail à durée déterminée doit comporter certaines mentions obligatoires. Le CDD doit alors contenir :
- les identités de l'employeur et du salarié ;
- le poste du salarié ;
- les horaires et le temps de travail (la durée hebdomadaire est obligatoire pour un CDD à temps partiel) ;
- le motif précis de l'embauche ;
- la durée du contrat (dates de début et de fin, ainsi qu'une clause de renouvellement en cas de prolongation) ;
- la période d'essai ;
- la rémunération ;
- les droits collectifs (nom de la convention collective, nom de l'organisme de prévoyance…).
Il faut également savoir qu'en l'absence d'un contrat de travail écrit, ou en l'absence de certaines clauses obligatoires, un CDD peut être requalifié en CDI. Dans ce cas, le salarié peut obtenir une indemnité correspondant à au moins 1 mois de salaire brut, en plus des dommages et intérêts éventuels.
Comment rédiger un CDD étape par étape (Procédure 2025)
Voici les 5 étapes indispensables pour rédiger un CDD conforme en 2025 :
1. Vérifier le motif de recours. Le motif doit être précis et justifié : remplacement d'un salarié absent (congé maternité, maladie…), accroissement temporaire d'activité, travail saisonnier, emploi d'usage dans certains secteurs. Un motif flou ou générique expose à une requalification en CDI.
2. Rédiger le contrat AVANT le début de la mission. Vous disposez d'un délai maximum de 2 jours ouvrables après l'embauche pour transmettre le contrat écrit au salarié. Passé ce délai, le CDD peut être requalifié en CDI.
3. Inclure toutes les mentions obligatoires. Identité des parties, motif précis du recours, date de début et de fin (ou durée minimale si contrat sans terme précis), désignation du poste et des fonctions, rémunération, caisse de retraite complémentaire, convention collective applicable.
4. Prévoir ou non le renouvellement. Si vous envisagez de prolonger le CDD, vous devez mentionner explicitement cette possibilité dès le contrat initial, en précisant les conditions et la durée maximale du renouvellement.
5. Faire signer les deux parties et remettre un exemplaire au salarié. Le salarié doit recevoir son exemplaire signé dans les 2 jours ouvrables. Conservez précieusement l'original signé.
⚠️ Erreur fréquente à éviter : Oublier de mentionner le nom et la qualification du salarié remplacé dans un CDD de remplacement. Cette omission peut entraîner une requalification automatique en CDI devant les tribunaux.
Quels éléments ne faut-il pas oublier dans un contrat de travail ?
Un employeur a la possibilité d'insérer des clauses spéciales dans un contrat de travail en fonction des nécessités de son entreprise. Cependant, l'insertion des clauses est très encadrée. Elles doivent être réglementées par le Code du travail.
Parmi ces mentions spéciales, on peut trouver la clause de non-concurrence qui permet de protéger les intérêts de l'entreprise. Elle peut, par exemple, interdire l'employé de collaborer directement ou indirectement avec une entreprise concurrente. Cette clause peut s'appliquer durant le contrat de travail, mais également après la rupture de ce dernier.
La clause de mobilité est une condition qui oblige l'employé d'accepter une mutation géographique, dans un périmètre défini, imposé par l'employeur.
Un autre exemple, la clause de confidentialité. Celle-ci interdit au salarié de révéler des informations confidentielles concernant son entreprise.
Il faut également savoir que certaines clauses sont formellement interdites. Il peut s'agir de conditions qui peuvent être discriminatoires pour le salarié (situation familiale, opinions politiques, lieu de résidence…). Les clauses d'indexation de salaire qui prévoient une rémunération inférieure au SMIC sont également illégales.
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Peut-on modifier un contrat de travail après signature ?
Oui, mais sous conditions juridiques strictes. Il est essentiel de distinguer deux situations très différentes :
1. Modification du contrat de travail (accord obligatoire du salarié)
Les éléments essentiels suivants nécessitent obligatoirement l'accord écrit et préalable du salarié :
- La rémunération (baisse de salaire, suppression d'une prime contractuelle…)
- La durée du travail (passage temps plein/temps partiel ou inversement)
- Les fonctions exercées (changement de poste, de qualification)
- Le lieu de travail en dehors du secteur géographique prévu
Si le salarié refuse la modification proposée, l'employeur a deux options :
- Renoncer à la modification et maintenir le contrat en l'état
- Engager une procédure de licenciement (qui ne peut toutefois pas être motivé uniquement par le refus)
⚖️ Jurisprudence importante : Le refus du salarié de signer un avenant modifiant un élément essentiel ne constitue ni une faute, ni un motif de licenciement en soi (Cass. Soc. 30 mars 2011).
2. Changement des conditions de travail (information suffisante)
L'employeur peut imposer certains changements sans accord préalable du salarié, dans le cadre de son pouvoir de direction :
- Modification des horaires de travail (dans le même volume hebdomadaire contractuel)
- Changement de lieu de travail dans le même secteur géographique
- Modification des tâches dans le cadre des fonctions prévues au contrat
Dans ces cas, un refus du salarié peut constituer une faute professionnelle susceptible de sanctions disciplinaires.
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Foire aux questions (FAQ) - Contrat de travail 2025
1. Quelles mentions sont obligatoires sur un contrat de travail en 2025 ?
Les mentions obligatoires varient selon le type de contrat :
- CDI temps plein : Depuis 2025, document écrit dans les 7 jours avec identité des parties, fonction, lieu de travail, rémunération, durée du travail, convention collective, organisme de prévoyance
- CDD : Toutes les mentions du CDI + motif précis du recours, dates de début et fin, nom du salarié remplacé (si remplacement), caisse de retraite complémentaire
- Temps partiel : Mentions précédentes + répartition détaillée des horaires sur la semaine ou le mois
2. Quels sont les 4 éléments essentiels pour qu'un contrat de travail soit juridiquement valide ?
Conformément à l'article 1128 du Code civil, un contrat de travail doit réunir :
- Le consentement libre et éclairé des deux parties (sans vice du consentement)
- La capacité juridique des parties (maiorité, pas de tutelle…)
- Un objet certain et licite (travail clairement défini et légal)
- Une cause licite (but du contrat conforme à la loi)
3. Est-il possible de transformer un CDI en CDD ?
Non, c'est juridiquement impossible une fois le CDI débuté. La jurisprudence est constante sur ce point (Cass. Soc. 30 mars 2011) : on ne peut pas "rétrograder" un CDI en CDD. Si vous souhaitez embaucher un salarié en CDD, vous devez :
- Rompre le CDI existant (selon les règles légales : licenciement, rupture conventionnelle, démission)
- Puis conclure un nouveau CDD avec le salarié
⚠️ Attention : Cette pratique est risquée et peut être requalifiée en abus de droit si l'unique but est de contourner la protection du CDI.
4. Quel est le délai de carence entre un CDD et un CDI ?
Il n'existe aucun délai de carence entre la fin d'un CDD et le début d'un CDI. Le délai de carence (1/3 ou 1/2 de la durée du CDD selon les cas) concerne uniquement l'enchaînement de deux CDD successifs sur le même poste. Vous pouvez donc embaucher un salarié en CDI immédiatement après la fin de son CDD, même sur le même poste.
5. Où puis-je trouver des modèles de contrats de travail gratuits et conformes ?
Plusieurs sources officielles proposent des modèles gratuits :
- Code du travail numérique (Ministère du Travail)
- Chambres de Commerce et d'Industrie (CCI)
- Conventions collectives de votre secteur d'activité
- OPCO (Opérateurs de Compétences) de votre branche
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6. Peut-on modifier la durée du travail d'un salarié sans son accord ?
Cela dépend du type de modification :
- Passage temps plein/temps partiel (ou inversement) = Accord écrit obligatoire (modification du contrat)
- Modification des horaires de travail à durée hebdomadaire constante = Possible sans accord si justifiée par l'intérêt de l'entreprise (changement des conditions de travail)
Exemple : Faire passer un salarié de 35h (9h-17h) à 35h (8h-16h) ne nécessite pas son accord. En revanche, le faire passer de 35h à 28h requiert impérativement un avenant signé.
7. Quelles sanctions si le contrat de travail est incomplet ou absent ?
Les sanctions en 2025 sont renforcées :
- CDD incomplet ou absent : Requalification automatique en CDI + indemnité d'au moins 1 mois de salaire brut pour le salarié + amende administrative jusqu'à 3 750€ par salarié concerné
- CDI sans écrit (depuis 2025) : Amende administrative jusqu'à 3 750€ pour non-respect de la directive européenne
- Récidive : Doublement des amendes (7 500€ maximum)
💰 Coût réel d'un CDD mal rédigé = Requalification en CDI + 1 mois de salaire minimum + 3 750€ d'amende + frais de procédure
8. Un contrat de travail peut-il être signé électroniquement en 2025 ?
Oui, la signature électronique d'un contrat de travail est totalement légale en France, à condition d'utiliser une solution qualifiée conforme au règlement européen eIDAS. Cette solution doit garantir :
- L'identification certaine des parties signataires
- L'intégrité du document (aucune modification après signature)
- La traçabilité et l'horodatage de la signature
Les plateformes comme DocuSign, Yousign, ou les solutions intégrées dans les SIRH respectent ces critères.
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